lundi 6 avril 2020

L’INDISSOLUBILITE DES MARIAGES DEPEND D’UNE BONNE FORMATION SPIRITUELLE "CURE"


Le couple avant de recevoir la bénédiction de l’église, doit passer par une formation spirituelle afin d’avoir les aptitudes de vivre un mariage selon les conditions de l’église ‘’un mariage à vie’’ souligne le Frère Clément Ahouandjinou, Curé de la paroisse Saint Dominique de Dakar.
 
Cette formation selon le Curé est faite pour que le couple comprenne ‘’ce dans quoi il veut s’engager’’ afin d’éviter les ‘’mauvaises surprises’’ que suscitent la vie à deux.
Il ajoute que c’est un moyen  permettant de donner aux futurs époux tous les pré-requis afin qu’ils puissent vivre un foyer paisible et durable.

‘’C’est une formation qui dure six (6) semaines soit une fois par semaine et deux heures par séance’’, renseigne le Curé. Il s’y ajoute que ‘’durant chaque séance, un thème relatif au mariage est développé par un pasteur ou un curé et un couple chrétien longtemps marié s’entretient avec les futurs conjoints  afin de leur enseigner le sacrément du mariage’’.

Par ailleurs, le Curé Frère Clément indique que cette formation est un moyen d’éterniser une union et d’ainsi prévenir le divorce, ‘’ nous insistons sur cette étape de préparation parce qu’elle aide à éviter les divorces. Par exemple dans cette paroisse, sur 60 mariages scellés depuis 2016 il n’y a eu aucun divorce. Normalement avant de prononcer un divorce, le tribunal a le devoir de nous saisir, mais depuis 2016, en aucun moment on a été informé du divorce d’un couple dont nous avons scellé l’union’.

Le divorce selon le Curé est formellement interdit par l’église parce que dit-il ‘’ Jésus a dit que ce que Dieu a uni, l’homme ne le sépare pas’’.
Seulement, il y a des cas où l’église autorise ‘’la séparation des corps’’ parce que le couple n’arrive pas en s’en sortir à cause des ’’incompatibilités d’humeur’’. Mais dans ces cas, ‘’l’église garde espoir que cette distance puisse leur permettre de se comprendre et de revenir à de meilleurs sentiments dans le futur’’, explique le Curé.

 Ainsi l’église par la formation spirituelle prépare, soutient, encourage et travaille pour la durabilité des liens sacrés du mariage, confie-t-il.

QUAND LA PREPARATION SPIRITUELLE SAUVE LE MARIAGE

Pasteur Mathias Gbegou, missionnaire togolais au Sénégal

Les mariages chrétiens ont beaucoup moins de chance d’aboutir au divorce parce que les futurs époux sont préalablement formés à affronter les obstacles de leur future vie commune, indique le pasteur Mathias Gbegou.
 
‘’Il est très important que les jeunes qui veulent se marier passent d’abord par une phase de préparation, d’information mais surtout de délivrance afin qu’ils puissent vivre un mariage durable et paisible’’ estime ce missionnaire originaire du Togo.
Selon lui, le mariage est la seule école où l’on obtient le diplôme (certificat de mariage) avant de suivre les cours (la vie à deux) ; il est donc nécessaire que les principaux concernés reçoivent une ‘’formation spirituelle’’ leur permettant de ‘’tenir débout leur union’’.

Cette formation dans sa première phase, apprend au couple à travers des cours dispensés par des pasteurs ou des curés, le ‘’plan de Dieu pour le mariage’’.
En effet pour le pasteur, Dieu a utilisé l’image de la relation entre le Christ et l’église pour définir le mariage, ‘’il demande à l’homme d’aimer sa femme comme Jésus aime son église, et à la femme de se soumettre à son mari comme l’église est soumise à son maitre le Christ’’.

De même, un couple chrétien ayant une certaine expérience est invité à partager son expertise avec les futurs époux afin que ces derniers puissent savoir à quoi s’attendre et s’y préparer conséquemment, souligne le pasteur.
Il existerait, selon lui, ‘’des esprits’’ qui luttent et combattent contre la cellule familiale. C’est pourquoi dit-il ‘’des fois on a la bonne volonté de vivre un foyer paisible ; mais la puissance des ténèbres nous influence notamment la sirène de l’esprit des eaux, qui combat des foyers au point où le couple n’arrive pas à s’en sortir’’.

Ainsi la seconde phase de cette préparation spirituelle consistera à faire des séances de prière (exorcisme) afin que les futurs époux puissent être ‘’délivrés de ces puissances des ténèbres et vivre paisiblement dans le foyer ‘’.
Si les futurs époux sont délivrés et arrivent à assimiler ces enseignements, ‘’ces valeurs et ces vérités bibliques’’, à défaut d’avoir une vie à deux parfaite, ils en auront une ‘’paisible, durable et facile’’, assure le pasteur.

Il s’y ajoute que, les foyers pourraient être beaucoup plus stables et les divorces seraient ainsi prévenus. ‘’Depuis qu’on est venu au Sénégal en 2012, sur plus d’une dizaine de mariages célébrés, il n’y en a eu qu’un seul qui a eu des problèmes conduisant au divorce’’ renseigne le pasteur Mathias Gbegou.

Outre cette préparation spirituelle, la rareté des divorces chez les couples chrétiens est due selon le pasteur au fait que ‘’le christianisme rejette en bloc le divorce. Il n’y a pas lieu de concevoir qu’un couple chrétien puisse divorcer’’.
Il ajoute que ‘’dans la pensée de Dieu, le divorce n’existe pas, parce la relation entre un homme et sa femme est faite à l’image de celle entre le Christ et son église’’.
Or il est impensable que le Christ se sépare de son église, c’est donc inconcevable que l’homme se sépare de sa femme, martèle le pasteur.

OUSMANE BA "LE DIVORCE N'EST QUE LA CONSEQUENCE DE L'AFFAISSEMENT DES VALEURS"


Dr Ousmane Bâ, sociologue..CP: Senego


‘’Il est important d’analyser la construction des mariages avant de comprendre les tenants et les aboutissants du divorce’’ (Sociologue)

Le ‘’fait social’’ qu’est le divorce n’est que la conséquence de ’’l’évolution des manières de construire les mariages’’ et de ‘’l’affaissement des valeurs’’, indique  le sociologue enseignant chercheur à l’UCAD, docteur Ousmane Ba analysant l’instabilité des mariages au Sénégal.

Pointant du doigt l’évolution considérable qu’a connu la construction des mariages dans la société sénégalaise, le sociologue Ousmane Ba estime que ‘’de nos jours au Sénégal, les mariages se font sur la base des intérêts financiers’’. 
 Cette ‘’évolution négative’’ selon lui est due au fait que les jeunes manquent ‘’d’encadrement’’, et font du mariage un lieu  ‘’d’échappatoire et de commercialisation’’ ce qui lui fait perdre tout son fondement et toute sa stabilité et ‘’conduit évidement au divorce’’. 
 
Outre cet aspect, le sociologue attire l’attention sur ‘’l’affaissement des valeurs et des normes’’. En effet,  depuis ‘’l’avènement de la mondialisation’’, les valeurs culturelles et religieuses ont ‘’progressivement perdu leur influence dans la vie sociale’’, confit-il.
Il s’y ajoute que la responsabilité des leaders coutumiers (Imams) qui arrondissaient les angles a été foulée du pied, ‘’avant les problèmes étaient communautairement réglés par des canons de discussion, mais aujourd’hui pour un rien, les dossiers conjugaux atterrissent au tribunal’’. 

Le sociologue dans son analyse a mis, l’accent sur ‘’le système d’habitat des couples’’. Il indique que ce dernier dans les zones urbaines a pris une dimension ‘’purement individualiste et incite même les gens à aller vers le divorce’’ ce qui expliquerait selon lui la régularité du divorce dans les villes.

Par ailleurs, Dr Ousmane Ba note que généralement, le divorce a beaucoup plus d’impacts négatifs sur la femme. Cette dernière dans la société est souvent ‘’victime de stigmatisation’’ et a tendance à développer une certaine ‘’phobie du mariage’’ indique-il avant de continuer ‘’parfois même, si elles ne travaillent pas, certaines ont de fortes chance de tomber dans la débauche’’.

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