mercredi 20 mars 2019

La jeunesse guinéenne : une jeunesse engagée mais non accompagnée.




La couche juvénile a longtemps été et continue d’être l’une des couches les plus prétéritées qui soient en Guinée. Le chômage et la pauvreté sont le quotidien de ces jeunes qui ne sont pourtant pas sans projets, mais incapables de les réaliser par manque d’accompagnement financier.

Jouer à ‘’Guinée Games’’, PMU, faire du thé, des causeries dans les bars café, parler de tout et de rien, ainsi se résument les journées des jeunes guinéens pourtant diplômés. Ce sont des chômeurs dans une incessante quête d’emplois. Nombreux sont porteurs de pertinents projets mais manquent d’opportunité pour les concrétiser parce qu’ils ne sont accompagnés, ni par le gouvernement, ni par les institutions financières. Ils en viennent à baisser les bras, découragés à force de frapper à des portes qui demeurent hermétiques.

C’est le cas d’Alpha Mounir Touré, jeune guinéen diplômé en économie. Il avait en 2016, un projet commun avec certains de ses amis. Il s’agissait de mettre en place une plantation de manioc. Ce pertinent projet, porté par ces ambitieux jeunes ne verra finalement pas jour par manque de moyens, et ce malgré toutes les démarches qu’ils ont faites : « le président avait à cette époque donné un fond pour la réalisation des projets des jeunes entrepreneurs ; mais malgré toutes nos démarches on a pas pu bénéficier de ce fond parce qu’en Guinée il faut forcément avoir des relations pour bénéficier d’un fond qui appartient pourtant à tout le monde » confie-t-il. 

Ce mur entre ces projets prometteurs et leur réalisation constitue un véritable obstacle au développement économique du pays. Pourtant, le gouvernement ne semble en faire une priorité ; la Guinée est l’un des pays dans lesquels non seulement le chômage excelle, mais aussi les conditions pour que les jeunes entreprennent sont inexistantes.
La jeunesse qui, selon tous les discours politiques, est le futur et l’avenir du pays, (futur que le présent tarde à rattraper) est pour l’heure le secteur le plus lésé et désavantagé qui soit.

Engagement de la jeunesse guinéenne

Mise dans les conditions qu’il faut, accompagnée et financée, la jeunesse est la couche la plus favorable à l’épanouissement économique d’un pays. Elle est en mouvement, innovatrice, talentueuse, créatrice, dynamique et porteuse de projets créateurs même d’emplois.

C’est le cas du jeune homme Moussa Daraba, journaliste présentateur, animateur radio depuis quatre ans ; il est également étudiant en master de recherche en communication publique et politique à l’ISIC de Rabat. En décembre 2017, il a mis en place la seule cérémonie de distinction dédiée aux jeunes acteurs du développement de la Guinée qui est les J-Awards, contraction de l’expression « les Awards de la jeunesse ». Comme mission, sa structure vise la promotion de la jeunesse en travaillant dans les activités qui prônent cette cause. Il s’explique : « nous essayons de mettre en lumière les jeunes qui se démarquent par les actions concrètes qu’ils réalisent dans différents secteurs ». C’est un rendez-vous annuel qui prime 50 jeunes ayant excellés dans leurs domaines d’activités dans le but d’encourager et soutenir cette couche prometteuse d’avenir.

Hélas, le légendaire manque de moyens pointe son nez dans cette brillante initiative : « c’est justement ce qui manque à notre projet, parce que nous voulons être un tremplin pour les jeunes pour qu’ils puissent obtenir des opportunités d’investissements, des partenaires sur leurs différents projets. C’est la lutte que nous menons depuis deux ans ; nous ne voulons pas seulement être un espace de distinction mais aussi un espace de propulsion, de réseautage permettant aux jeunes d’obtenir des opportunités de réaliser leurs rêves » … « pour le moment on est dans la peau de promoteur de bonnes actions réalisées par les jeunes guinéens » avoue -t-il.

Entrepreneuriat juvénile guinéen : un secteur en marche ?

Les 13 et 14 mars 2019, s’est ouvert à Conakry le premier salon des entrepreneurs de Guinée « le SADEN 2019 » sous le thème : Entrepreneuriat, levier de développent économique de la Guinée. Il a réuni des conseillers, experts guinéens et étrangers qui ont partagé leurs expertises avec plus de 2000 participants pleins d’espoir dans la capitale guinéenne.
C’est le cas de Fatoumata Baldé qui y a participé en tant qu’entrepreneuse et porte-parole des entrepreneurs de la région de Kindia. Elle exprime sa reconnaissance en ces termes : « je suis très contente de ce salon, on a eu beaucoup d’opportunités et de connaissances. Le salon a été un grand succès, chacun était libre de poser ses inquiétudes et le président a souligné que le gouvernement allait accompagner les entreprises ».
 C’était un évènement sous la présidence du chef de l’Etat, et la présence de plusieurs membres du gouvernement. Ce salon est une initiative gouvernementale qui vise à promouvoir les opportunités d’investissements, de partage d’expérience et de réseautage afin de lutter contre le chômage et par la même occasion contre l’émigration irrégulière.

La question à se poser est : ce salon réussira-t-il à mettre cette couche juvénile longtemps désavantagée dans ses droits ?

vendredi 15 mars 2019

Ma misogame


Certes elle n’est pas parfaite, dire qu’elle l’est serait une parfaite prétention ; pourtant elle n’est pas loin de la perfection. Elle incarne une beauté interne si imposante que celle physique ne saurait égaler. 

Ne dit-on pas que chaque personne est unique en son genre ?
Eh ben elle l’est, il n’y a pas deux comme elle. Cette unicité, elle l’impose par son charisme, son aura et le plus important, par son anormalité.
Eh oui elle est anormale, irrécupérable à la limite. Le genre qui ne suit jamais la masse, qui crée toujours une différence aussi minime soit-elle, elle en crée quand même une. Elle est anormale parce qu’elle est imprévisible, le genre qui te dit non et oui à la minute d’après. Et cerise sur le gâteau, elle est spécialiste en tout.

Elle est sociologue… fin c’est elle qui le dit …rire… seulement elle raisonne selon ses propres théories. Ce qui fait d’elle une sociologue subjective. Chez elle, pas de « selon Weber ou Durkheim », c’est toujours selon moi… Eh oui selon Fatma la sociologue.
Elle est psychologue…rire… je préfère « elle se dit psychologue ». Pourtant, elle s’en sort, pas mal ; quelques soient tes maux elle trouve toujours les mots pour te réconforter.
Elle est biologiste, elle pourrait pendant plus de vingt minutes te parler des cellules et machins comme elle aime bien le dire ; quand bien même t’es pas intéressé, elle t’en parle quand même… C’est une perle.

Oui c’est une perle, mais une perle misogame. Elle a peur du mariage et tout ce qui va avec, donc évidemment des hommes. La raison ? Que dis-je ? … Les raisons ? Tenez-vous bien.
D’abord, elle pense qu’elle est trop chère, trop spéciale pour qu’on la vende, qu’aucun homme sur cette terre ne mérite son amour et son investissement … euh finalement je crois que j’ai omis un détail, son second nom est « zéro modestie » mais ça peu de gens le savent.

Ensuite elle trouve que les hommes se sentent supérieurs, qu’ils sont bêtes, dégoûtants, insupportables, fiers, égoïstes, autoritaires, curieux, fouineurs, incompréhensifs, jaloux, hypocrites, irrespectueux, frimeurs, menteurs, cons, pervers, méchants. Eh oui elle pense tout ça d’eux.
Elle a peur que ses rêves et ambitions soient brisés, qu’elle se retrouve du jour au lendemain malheureuse et prisonnière d’un homme qui n’a besoin que d’une gardienne de maison, clouée dans une déception amoureuse. Elle a peur que le divorce soit son unique issue, décevant ainsi sa mère et imposant cette vie à ses enfants. Elle a peur que ces derniers aient des pères différents, elle ne veut pas qu’ils vivent ce qu’elle a vécu. Elle a peur d’être du jour au lendemain la propriété privée d’un psychopathe, peur de devoir supporter une cohabitation bourrée de disputes, peur de se voir obliger d’être soumise et docile.

Elle trouve que les hommes (musulmans) sont de parfaits hypocrites, le genre qui utilise la religion comme prétexte pour justifier leurs actes dans leurs ménages et accumuler les femmes les unes sur les autres. La polygamie ? elle en a carrément peur ; elle préfère donc s’en éloigner.
Vous en rirez surement mais l’une des raisons est la laideur des hommes africains… Eh oui ils sont trop laids pour elle. Elle ne trouve pas sa place dans un monde où on n’épouse pas qu’un homme, mais avec lui toute sa famille provoquant plus de bas dans un couple que de hauts.
Elle n’aime pas le mariage parce qu’elle a peur de tomber sur un homme financièrement et socialement prêt, le genre qui n’a besoin que d’un objet sexuel au lieu d’une femme avec qui tout partager.

Bien qu’elle soit misogame, elle a quand même son genre d’homme, le genre qui ne court d’ailleurs pas les rues…rire… je vous le disais tantôt elle est anormale, misogame et rêveuse en même temps.
L’homme idéal pour elle c’est le genre pas trop beau mais pas trop moche non plus. Les yeux doivent être perçants, le regard intimidant et hypnotisant. Corps bien bâti, tout le contraire d’un maigrichon. Le genre pas trop dictateur mais assez responsable avec du caractère. Un homme qui l’aime et l’accepte comme elle est ; celui qui, juste par un regard lui fera comprendre ce qu’il veut ; celui qui pourra interpréter ses moindres gestes et états d’âme. Le genre d’homme serein, calme et non bavard. Un homme qui quand il parle c’est pour dire l’essentiel. Un homme pieux et pratiquant qui saura la mettre sur le droit chemin, le seul capable de la recadrer. L’idéal pour elle c’est en même temps un mari, un jumeau, un meilleur ami, un fils aîné, oui c’est celui qu’elle va considérer comme son premier enfant à force de prendre soin de lui et de le chouchouter. Elle s’est crue dans un film…rire…

Elle est misogame parce que son genre d’homme il ne court pas les rues.
Le genre qui court les rues est celui qui la pousse dans l’interminable profondeur de la misogamie.
Son genre c’est celui qu’on ne retrouve que dans les films ou dans les contes de fée.
Et cet homme parfait répondant à tous ces critères n’est pas prêt de quitter son royaume fantastique pour celui réel qu’est le nôtre.
Il n’est sûrement pas prêt.





Les oiseaux de nuit



Il existe un monde à part celui que nous connaissons tous
Il existe un monde différent de la journée qui a le privilège de connaitre les rayons de soleil

Cet autre monde est tout le contraire de la journée, il a été lui privé de cette lumière
Il est une parfaite incarnation de la tranquillité, il est tout ce qu’il y a de calme… de paisible… de placide… de serein
Il n’est animé que par la mélodie produite par les incessants va-et-vient du vent frais

On l’envie presque, on a presque envie de l’habiter… mais ça c’est sans compter ses pages sombres
C’est un monde qui est sombré dans le noir total… envahi par une immense obscurité… plongé dans les ténèbres… il est sombre et plein de terreurs. C’est un monde qui appartient aux noctambules, aux couche-tard, aux oiseaux de nuit

Cet autre monde peu de gens le connaissent
Pour les hommes normaux, ce monde n’est fait que pour dormir, reposer l’esprit et le préparer aux éternels challenges qu’abrite la journée
Ces normaux ne connaissent rien de ce monde nocturne… ils ne connaissent ni sa douceur ni sa tranquillité encore moins sa sombreur 
Ils ont été privés de cette autre facette de la vie par Morphée, qui les enlace dans ses énormes bras paisibles et les berce jusqu’au chant du coq
Par contre les oiseaux de nuit, eux ne connaissent que ce monde, ils le maitrisent dans toute sa profondeur… dans toute sa noirceur… oui dans toute sa sérénité
Ils le craignent parfois… oui ils en ont souvent peur
Ils ont peur de toute cette tranquillité accentuée, hébergée par tout ce noir profond
Pourtant ils n’ont point demander à appartenir à ce monde… non ils n’ont rien demandé de tel
Finalement, Jean Calvin avait raison en disant que le monde en tant que tel abritait deux catégories de personnes ; la première élue et la seconde damnée
Les oiseaux de nuit appartiennent donc à la seconde catégorie, celle damnée
Oui ils sont damnés à tenir la chandelle pendant que les autres se la coulent douce
Ils sont damnés à écrire, lire, chanter, parler seuls, juste pour tuer le temps car impossible de trouver le sommeil pendant que d’autres se sont longtemps séparés de leurs âmes errant paisiblement dans un tout autre univers, flânant sur les nuages 
Ils sont damnés à chaque nuit crier aussi fort qu’ils le peuvent le nom de Morphée pendant que ce dernier s’occupe de bercer les élus sans un seul regard pour eux
N’est-ce pas une injustice ?
Le monde n’est qu’injustice… la justice n’est que fantaisie
Oui pure fantaisie, le genre qu’on ne retrouve que dans les utopies où un chef parfait règne sur un peuple gai vivant dans une exhaustive justice
Ici sur terre, elle est inexistante…oui complètement inexistante
Au cas contraire il n’y aurait pas de damné, tout le monde serait élu
Tout le monde serait la bienvenue dans le royaume des songes
Personne ne passerait toute la nuit à chercher le sommeil sans l’ombre d’un succès
Morphée aurait suffisamment de place dans ses bras pour accueillir tous ces oiseaux de nuit
Mais hélas la justice n’est que fantaisie… oui pure fantaisie

GOREE, UNE ÎLE TRISTE (REPORTAGE REALISE PENDANT LA FERMERTURE DE L'ÎLE)

Dans le cadre de la lutte contre la covid-19, le ministère de la pêche et des transports maritimes a pris la décision de suspendre la liaiso...