Chaque 03 mai, est célébrée la journée mondiale de laliberté de la presse. A cette occasion, partout dans le monde des discours sont
prononcés, des hommages sont rendus, des messages d’encouragements sont
véhiculés, des revendications sont faites.
Une presse libre ! Voilà ce que les professionnels des
médias revendiquent sans cesse.
La liberté ? Elle est bien trop ambiguë. Encore
faudrait-il qu’elle existe pour de vrai. La liberté relève de ce que Yuval NoahHarari appelle un « ordre imaginaire » nous y croyons tous, ce qui la
rend « intersubjective ». Nous y croyons, non parce qu’elle est
objectivement vraie, mais parce que en y
croyant, nous pouvons construire une société meilleure. Une société dans
laquelle la presse serait libre. Malheureusement elle n’existe que dans notre
imagination. Pour preuve cette liberté n’est valable que pour une journée.
Le président Malgache Andry Rajoelina a annoncé à l’occasion
de cette date, la libération de tous les journalistes détenus dans les prisons
malgaches : « En cette journée de la liberté de la presse, j’ai
pris la décision de libérer tous les journalistes détenus en prison à
Madagascar. L’accès à l’information impartiale, juste et sans fake news est un
droit fondamental qui doit être garanti par une presse libre et professionnelle »,
a-t-il twitté.
Ce droit fondamental, cette philosophie n’existent donc que
pendant cette journée ? Parce qu’il y a un mois, la journaliste malgache Arphine
Helisoa, pour
avoir critiqué la gestion de la covid-19 à Madagascar, a été
détenue, accusée de diffuser de fausses informations et d’inciter à la haine à
l’encontre du président Andry Rajoelina.
Somme toute cette notion de liberté n’est qu’une illusion
dans laquelle nous nous réconfortons. Une illusion qui permet aux journalistes de
mieux fermer les yeux et de supporter sans cesse la pression politique qui les
empêche de mener à bien leur mission principale : « informer vrai, informer
juste, informer neutre ».
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