samedi 7 mars 2020

SAHM AU COEUR DES MARCHANDAGES


Chaque mercredi se tient le marché de Sahm dans une ambiance festive. Ce marché est un rendez-vous hebdomadaire auquel assistent différents acteurs. Lors de ces réunions, des vendeurs sillonnent le marché en quête d’acheteurs. Ces derniers débattent et négocient les prix des marchandises qu’ils auront choisies.

« 300 rek, kaylen xool, miss kay ma jaay la... (300 seulement, venez voir ;…) » Ces quelques mots mélangés à toute sorte de musique se font entendre en boucle dans le marché de Sahm. Dans ce long couloir restreint se trouve Astou Diouf, une habituée du marché mercredi. Elle discute avec un commerçant chez qui elle a pris trois pièces de nuisette. L’heure est au marchandage des prix ; « il m’a dit 1500 FCFA l’unité mais je sais que je l’aurai à beaucoup moins que ça ; je suis sa cliente il va donc m’aider... n’est-ce pas Sérigne bi ? » s’adresse-t-elle souriante au vendeur. Ce dernier lui rend son sourire avant de continuer sa discussion avec elle. Astou préfère les marchés hebdomadaires aux marchés ordinaires car dit-elle « ici on trouve toujours de bonnes choses et puis les prix sont abordables quand on sait discuter ». 

Elle ajoute tout de même que des fois elle trouve des vêtements de choix mais qui ne sont pas tout à fait à sa taille mais pour ça « il y’a des tailleurs là juste à côté » dit-elle en indexant l’autre bout de la route.
A l’endroit indiqué, se trouvent deux hommes pédalant deux vielles machines qui produisent des sons  déplaisants. L’un deux Fasse Ndiaye confie que beaucoup de jeunes filles, juste après achat viennent retoucher leurs vêtements chez eux» Comme pour appuyer ce qu’il dit, il montre derrière lui un tas d’habits à arranger. 

Curieux de découvrir l’objet de la conversation, Alpha un vendeur de rideau juste derrière les tailleurs jette de temps en temps des regards dans la tente. Interpellé, il avoue tristement avec son long chapelet au cou « le marché d’aujourd’hui n’est pas bon ». Mais à peine sa phrase terminée que deux femmes pénètrent son espace ; Sophie et sa mère Denise. Dans la discussion, il leur propose un mètre à 2750 FCFA… « C’est trop cher » avance Sophie en basculant la tête de gauche à droite « Nous avons 4000FCFA pour deux mètre ». Finalement d’accord après quelques minutes de négociations, le marchand leur propose tous les modèles qu’il possède. Apparemment pas convaincue, Sophie avant de s’en aller promet au commerçant qu’elle passera à son retour.  « Elle ne va pas revenir c’est juste un moyen de pouvoir partir » lance Alpha avant de reprendre place. 

Dans ce marché de Sahm, l’on parvient à peine à marcher. Les lieux sont bourrés de vendeurs, d’acheteurs, de mendiants et de simples badauds. De gauche à droite se trouvent des tables sur lesquelles sont disposés des chaussures, des vêtements, des sacs, des montres, des bijoux… ; certains  commerçants exposent leurs marchandises à même le sol. Les clients ainsi obligés de se courber pour trier dans ces tas de vêtements, rendent difficile à certains endroits la circulation.

Dans tout ce brouhaha, quelques marchands invitent sans cesse de potentiels acheteurs à visiter  leurs marchandises .Momodou est un vendeur de Jeans. Il tient par la main une étudiante qu’il conduit à sa place. En route un autre vendeur le châtie « boy bayil sama cliente bi » il répond par un sourire. Sur place, la jeune fille après avoir découvert la marchandise que lui propose Momodou finit par tourner le dos « je ne trouve pas ce qu’il me faut » lance-t-elle en s’en allant. Le jeune homme loin de se décourager, sort à la recherche d’autres clients. Trouvant à peine le temps pour un entretien, il confie, « c’est comme ça, parfois je peux amener trois personnes et c’est la troisième qui  m’achète des choses», termine-t-il avant de disparaitre dans la foule.

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